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15 janvier 2017 7 15 /01 /janvier /2017 14:35

Il faut : il manque. Ce qui serait à faire, c'est ce qui n'a jamais été fait et ne le sera jamais. A défaut, ce qui l'a été trop peu depuis trop longtemps; ici et maintenant : rien.

La raison, comme raison de toute chose, s'est disqualifiée selon son propre critère : par ses œuvres.

Le nihilisme est un élitisme; le quiétisme est sa praxis -- son terrorisme discret.

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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 15:42

Il faudrait dire merci à la vie, à l'humanité, à l'histoire, à la société, même quand on leur dit non; non merci, merci quand même, thanks but no thanks, thanks anyway. Ces mères empressées mais maladroites ne nous laissent cependant pas d'autre choix que de tout leur refuser brutalement et indistinctement, même ce que nous accepterions volontiers, même ce dont nous sommes en effets reconnaissants, incapables qu'elles sont d'entendre un non -- they will never take no for an answer.

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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 19:05

"Guarda le cose anche con gli occhi di quelli che non le vedono più." (Regarde aussi les choses avec les yeux de ceux qui ne les voient plus.) Je retrouve en revoyant le sublime Kaos (1984) des Taviani, qui m'avait fort impressionné il y a fort longtemps, cette phrase de Pirandello (Novelle per un anno) qui en est presque le mot de la fin (paroles de la mère décédée à l'auteur, dans l'épilogue du film). Et j'y reconnais celle qui m'était venue jadis, tout autre et presque la même (les yeux vides des statues de pierre), alors que je l'avais oubliée -- à la mort d'un enfant, qui est aussi le point de départ d'un des récits de Kaos (Requiem).

Ce n'est pas seulement la mort qui, comme on dit (c'est la vie), fait partie de la vie; ce sont aussi les morts qui font la vie des vivants provisoires, qui la vivent en somme; et pas seulement ceux dont on croit se souvenir ou que l'on feint de se rappeler, parce qu'ils y ont laissé le signe d'un mémorial, nom, effigie, œuvre ou tombeau (sèma, mnèmeion); ni la foule de ceux bien plus nombreux qui y ont laissé des traces repérables et traçables, quand même elles ne seraient jamais relevées, génétiques ou linguistiques, structurelles ou culturelles, ces anonymes qui auront frayé ou parcouru tel chemin, brisé ou déplacé telle pierre, inventé ou répété telle expression, esquissé ou imité tel geste (un sourire, par exemple). Même les morts-nés, même les morts d'avant toute naissance à qui la qualité de mort est refusée, chaque individu de chaque peuple disparu, de chaque espèce éteinte, dans les impasses d'une histoire, naturelle et culturelle, toujours l'une et l'autre à la fois; mangés, brûlés, décomposés; mêmes ceux qui n'ont été qu'inventés ou rêvés; chacun d'eux avec son monde différent, unique, caduc et intact, qui a cependant affecté d'autres mondes; chacun de leurs instants, de leurs pensées et de leurs émotions, de leurs plaisirs et de leur douleurs, de leurs espoirs et de leurs craintes, de leurs avenirs et de leurs passés. Tout cela ou rien, le sujet ou la substance, subjectum et substantia, l'hypostase pérenne de la vie, que chaque vivant participe du verbe vivre s'approprie en s'expropriant, dans le même mouvement immobile.

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 13:55

L'autobiographie gagne, dans l'ensemble, à rester potentielle; encore faut-il que sa puissance, sa possibilité ou sa virtualité se fasse sentir, comme une promesse, un risque et une menace tacites, mais réels et constants. C'est la fonction de l'anecdote.

Comme bon nombre de champignons qui sont aussi des parasites, ou des saprophytes, l'homme est mortel en plus d'un sens.

Ce n'est pas là où tu serais le meilleur, le premier, le plus haut, le plus grand ou le plus fort; ni là où tu serais le pire, le dernier, le plus bas, le plus petit et le plus faible; mais là où tu es seul, sans personne au-dessus ni au-dessous, ni au-dehors ni au-dedans -- plus seul que seul, sans toi -- que tu respires.
(Aux mésophobes qui, hélas ! ne s'ignorent pas assez.)

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 12:39

qui
entre nous
comme
en toi
parle
ou
pense
sinon
l'entretien
des morts
passés
à revenir
qui te convoquent
et te cooptent
comme leur
comme leurre
comme l'heure
à leur colloque

 

la limite
de la pensée
 à la limite
de la pensée
décrit un cercle
en plus d'un sens
superficiel
mais défini
par l'égalité
ou l'indifférence
rayonnante
d'un écart
à un centre
inexistant
où l'impensé
est le déjà pensé
mais depuis trop longtemps
ou pas assez
 

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27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 09:20

Tout ce que Dieu a fait à son image est sujet à des troubles, plus ou moins sévères, de l'impersonnalité.

Qui ou quoi que je sois,
monde ou grain de sable,
graine, tige, arbre, fleur, fruit,
lion ou serpent, chat ou souris,
femme, enfant, homme ou vieillard,
excrément ou monument,
je suis aboutissement et impasse
résultat ou résidu;
ce qui là passe comme il y est venu,
je ne le suis pas et jamais ne l'aurai été
mais lui donne ou lui cède le pas.

Comme la cruche
mille fois remplie
une fois brisée
rend la fontaine et la terre
à leur entretien interrompu
et laisse à leurs détours
celui qui sur son vide
l'a tournée
et ceux que sur le leur
elle aura retournés
l'usage
autobiographique
cesse et cède
la parole au silence
la place à l'espace
et le pas au pas

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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 14:53

1: 0

affolement
arythmique
de l'arithmétique
dans tous les cas de syntaxe

vrai, et faux, de plus et de moins d'une manière

binaire, la différence critique et diacritique,
dont l'enchaînement suffit à écrire un monde
et le déchaînement à l'effacer

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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 10:39

Si vieux que paraisse le monde
-- infiniment
toujours déjà
plus vieux qu'avant --
il restera jusqu'à la fin
du commencement
à y venir
 

archè anarchique
télos anatolique
chronos anachronique
chôra anachorète

 

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24 novembre 2016 4 24 /11 /novembre /2016 12:33

La tautologie, il n'y a que ça de vrai.

Le phénomène -- l'étant donné, toute "chose" -- se détache sur un fond ou un abîme qui oscille indécidablement entre "l'être", "l'autre" et "le néant"; effet de réalité garanti: l'aperception aussi est en 3D.

La conscience est venue au monde avec un double antidote: le rire et les larmes.

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 19:30

seule la vie console de la mort

seule la vie console de la vie

seule la mort console de la vie

seule la mort console de la mort

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