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2 novembre 2021 2 02 /11 /novembre /2021 09:37

Le hasard de l'accès aux médiathèques par temps de "pass(e) sanitaire" est parfois l'occasion de belles découvertes: ainsi le Capharnaüm de Nadine Labaki (2018) dans un champ de navets (coffret Gaumont n° 10), que je n'aurais probablement jamais regardé sans cela, et dont je m'aperçois après coup qu'il a, comme on dit, profondément divisé la critique (du Prix du Jury au festival de Cannes à l'insupportable mélo misérabiliste): on aime ou on n'aime pas pleurer au cinéma (fût-ce devant un vieil écran vidéo).

Peut-être autant que le jeu et la direction des enfants acteurs, exceptionnellement efficaces, l'invraisemblance de l'argument participe de l'émotion: difficile, d'ici, de savoir ce qui relève de la caricature et de la réalité dans la peinture de la société libanaise, des bas-fonds des sans-papiers au tribunal présidé par Elias Khoury, avec la réalisatrice dans le rôle de l'avocate du plaignant. Autant d'audace que de naïveté, de justesse que d'injustice, dans la teneur radicale et banale de la plainte: un enfant accusant ses parents de lui avoir donné le jour, c'est courant dans un for intérieur ou semi-privé, du cadre familial aux réseaux sociaux de l'"Occident moderne", c'est impensable dans la justice d'un "Orient traditionnel", mais ça devient représentable dans la fiction d'un monde aux confins des deux modèles, qui ne saurait toutefois éviter l'évitement d'un verdict.

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