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(Avertissement du traducteur de fortune : les aphorismes traduits ou adaptés ci-après sont extraits d'une plaquette publiée en 2018, et en tirage limité, par https://it-it.facebook.com/babbomorto.editore ; en ont été abandonnés, à regret, ceux dont la traduction française ne semblait pas pouvoir faire justice à l'original – jeux de mots et autres idiomatismes ; repris, en revanche, ceux qui avaient déjà été traduits précédemment dans d'autres collections, et sans souci alors d'harmonisation : autre lecture, dans ce cas, des mêmes textes, qu'on reconnaîtra néanmoins sans difficulté.)

 

 

A ses heures perdues, il pratiquait l'omphaloscopie.

 

Au prix exorbitant de la sensibilité, il n'est pas certain que l'organique marque un progrès sur l'inorganique.

 

Se croire quelqu'un est la superstition la plus répandue.

 

Pour tailler la barbe des théologiens, rien ne vaut le rasoir d'Occam.

 

Il doit y avoir une raison pour que la vie, autant qu'on sache, ne se vante d'aucune tentative d'imitation.

 

Le fait que la nature ait caché la pénicilline dans une moisissure en dit long sur sa prétendue bienveillance.

 

Il serait intéressant de lire les avis sur la Terre dans un hypothétique TripAdvisor des mondes.

 

(Hommage à Gesualdo Bufalino): même un mauvais aphorisme tient en huit mots.

 

La politique est surtout affaire de supériorité amorale.

 

En ce qui concerne la mort, l'expérience personnelle est irremplaçable.

 

Un caillou peut attendre des milliers d'années qu'un enfant le jette à la mer.

 

Don Juan à l'envers, il faisait la liste des femmes qu'il n'avait pas eues.

 

Certains hommes rendent le monde meilleur par leur vie ; d'autres, par leur mort.

 

La tyrannie du corps veut qu'une rage de dents nous affecte plus qu'un massacre.

 

Chez certains, le vide absolu satisfait la quête d'absolu.

 

Il courtisait la vie avec une crainte secrète de ne pas être éconduit.

 

Parabole de l'homme : de l'acné juvénile à la démence sénile.

 

Le monde étant impubliable, Dieu l'a produit à compte d'auteur.

 

Un bon livre n'établit pas la vérité, mais l'impossibilité de l'établir.

 

Ne pas céder à la tentation d'utiliser l'esthétique comme anesthésique.

 

Se préoccuper de sa propre épitaphe est un vice typiquement humain.

 

Ce que nous appelons réalité est un court segment sur la droite de l'impossible.

 

Méfie-toi de ceux qui pontifient sur les malheurs du monde à distance respectable.

 

Adhérer, mais avec un certain détachement.

 

La normalité est la perversion la plus commune.

 

L'univers est fiable, comme le bourreau : il a toujours affilé le tranchant de la lame.

 

Une politique qui se sert du peuple comme de figurants pour les scènes de foule.

 

Le temps est précieux : gaspille-le bien.

 

Le néant a vomi l'être. La question de Leibniz, pourquoi quelque chose plutôt que rien, a donc une réponse : la nausée.

 

Sa vie aurait été parfaitement oubliable.

 

La secte idéale a un seul adepte.

 

Il se faisait un point d'honneur de n'être pas compté parmi les gens bien.

 

L'homme est l'ingrédient fatal à toutes les utopies.

 

Les réactionnaires utilisent les instruments de la modernité pour tonner contre la modernité.

 

Qui dort bien écrit mal.

 

L'humour est un chatouillement du cerveau.

 

Un monument, pour se faire chier sur la tête par les pigeons et pisser sur les pieds par les chiens ?

 

Être publié dans une anthologie, c'est comme monter dans un train ; on ne sait jamais qui on va côtoyer.

 

L'aphorisme est une forme de continence.

 

Chaque fois qu'il congédiait un texte, il le regrettait et voulait le reprendre.
(Ndt: riassumere, reprendre et résumer.)

 

Ecrire est (un acharnement) thérapeutique.

 

On cherche de la compagnie pour ne pas résoudre ses problèmes à deux.

 

Il n'est pas rare qu'un philanthrope fasse plus de mal qu'un misanthrope.

 

Qui veut être toujours lui-même se contredit.

 

Il est bon d'avoir un projet, pourvu qu'il soit irréalisable.

 

Un bain de réalité n'a rien de relaxant.

 

La tolérance est une forme sophistiquée de mépris.

 

Dieu est arrivé quand tout était fait.

 

Classer, c'est tuer : il n'y a pas loin de la taxinomie à la taxidermie.

 

Sur le lit de mort on se convertit : en rien.

 

Tout nouvel ordre a les défauts de l'ancien, plus les inconvénients du nouveau.

 

L'absence de Dieu est le plus grave de ses défauts.

 

Dieu et le diable se disputant une âme, pantomime à deux compères.

 

Tristes temps où il faut s'abaisser pour être à la hauteur.

 

La littérature, c'est la vie sans ses temps morts.

 

Ecrire contre l'homme est un acte philanthropique.

 

Le violent qui veut annoblir son instinct épouse une cause.

 

L'amour de ses propres erreurs est souvent payé de retour.

 

Les réserves d'air à brasser* sont inépuisables.
(Ndt: mot-à-mot, "air à frire", l'aria fritta étant plutôt le discours creux que l'activité inutile.)

 

Les conversions tardives sont suspectes : on ne sait jamais s'il faut les attribuer à la sagesse ou à la peur.

 

Tout est bien qui finit.

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Published by Narkissos - dans Maurizio Manco

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