non

Non propre de l'homme :
"l'homme" comme lieu et moment où (quelque chose comme) un non arrive, à la fois, au "monde" et au "langage"
-- et avec lui, juste après et derrière lui, par sa brèche et dans son sillage, (quelque chose comme) un oui;
et (quelque chose comme) du nom propre, de la désignation, de l'identité et de la différence, de la permanence et de la rémanence, du manque et de la mémoire, de l'absence et de la reconnaissance;
et (quelque chose comme) du nom commun, de la ressemblance et de la généralité, du genre et du nombre, de la chose et de la mesure, de la comparaison et du jugement;
et (quelque chose) comme de l'adjectif, de l'épithète et de l'attribut, de la qualité et de la quantité, de la forme et de la couleur, de la catégorie et du caractère;
et (quelque chose comme) du verbe, de l'être et de l'avoir, du faire et du devenir, du pouvoir, du vouloir et du savoir, de l'état et de l'action, de l'événement, de la relation et de la technique;
et (quelque chose comme) du substantif, de l'abstraction et de la distinction, et de l'essence et de l'existence, et du temps et de l'espace, et de la représentation et de la signification, et de la logique et de la grammaire, et du concept et de la nuance. 
Non antérieur même à la monstration du démonstratif (ceci, cela) pour autant que celui-ci aura tiré sa flèche (à partir) de l'origine d'un manque (de l'ablation dans l'ablatif). 

Tout (et à plus forte raison rien, rien du tout, généralisation de la négation au tout comme non-être ou néant, ou comme in-différence de l'indéfini, du quelconque ou du n'importe quel, ou comme déploiement fictif de l'actuel en possibilité) se laisse reconduire au non (pré-)originaire qui est aussi, implicite ou explicite, le principe négatif du mythe créateur ou fondateur: au commencement il n'y avait pas (ce qu'il y a).

Non réitérable et renversable à l'envi, se retournant, de se répéter à l'identique, en affirmation de double négation, niable à son tour, non pas sans reste ni déplacement de la position antérieure, dans un mouvement perpétuel, de dérivation en dérive, de procession en destination et en errance.

Non inouï, ici du moins, jusqu'à l'homme, quoique une fois prononcé il se laisse volontiers reconnaître ou projeter en-deçà, tout autour et au-delà de lui, dans le refus de l'animal, ou des choses, ou des dieux.

Rien de plus propre à l'homme que son non, rien de plus nécessaire pour lui que de trouver ou de retrouver son non propre; rien de plus difficile non plus, car de non il n'y en a qu'un pour tout le monde, et c'est celui de tout le monde qu'il s'agit de reprendre et de s'approprier pour le renvoyer, en principe, à tout le monde. 

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