A la fin
à la toute fin
qui déjà passée
ne peut plus ne pas venir
te retrouver
nous retrouver
non ces autres que nous devînmes
l'un à l'autre comme à nous-mêmes
dans ce temps qui n'était plus nôtre
par concession
parce qu'il le fallait bien
qui depuis croisa dans nos yeux
l'absence
entrevit l'infini que l'un à l'autre
fîmes
et fûmes
l'espace immense d'une heure
l'éternité d'une colline
la vie l'ennui l'oubli depuis longtemps
ont enseveli ton visage et ta voix
ton image - la gravure m'en fut refusée
j'en refusai aussi la ressemblance
je ne te guettais plus je ne t'espérais plus
je cessai même de m'attendre à toi
et pourtant et ainsi tu restais proche
affleurant au détour d'un geste d'une odeur
d'un pas d'un rire d'une lueur
d'un mot d'un rêve d'une chanson
sans autre courage que le manque
nous parcourûmes
l'un pour l'autre
les chemins qui nous éloignaient
l'un de l'autre
et chacun de soi
rassurés cependant de savoir
qu'ils ne menaient plus désormais nulle part