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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 09:00

La dernière fois qu'il avait aperçu sa mort, elle l'avait fait rire; non d'un ricanement amer ou moqueur, mais de son rire préféré, celui que déclenchait d'ordinaire une plaisanterie absurde (nonsensical). Naguère encore elle le réveillait en sursaut et le laissait suffocant d'angoisse.

De bonne ou de mauvaise grâce, aisément ou péniblement, chacun se fait une raison de celle des autres. Les autres, vous savez... (sur le ton du Jim de Jules...) nombreux sans nombre, mémoriels et immémoriaux, âges sans âge et histoires sans histoire, qui ont toujours été là et y seront toujours, et qui vous parlent par la bouche de quelques visages choisis, ceux précisément que vous n'avez pas choisis. Ceux-là savent tout de la vie et de la mort, du bon et du mauvais, du propre et du sale, du sain et du morbide, de l'utile et du nuisible, du convenable et de l'inconvenant, du sexe et de la naissance, de la nourriture et de la pourriture, des mots et des choses, d'autant qu'ils n'en disent rien, ou si peu. Chacun d'eux pourtant ne devient raisonnable qu'à les imiter tous, sans trop savoir comment ni pourquoi, y croyant sans y croire, jusqu'à la déchirure d'amour ou de violence, folie douce ou furieuse, cri ou silence, à chacun sa mort toujours, seule signifiante parce qu'insignifiante, œil aveugle et clairvoyant, source de vie sourde d'absurde, mais chantante ou murmurante.

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